Interview d'entrepreneuses : Maëlys et Laure de PAMPA LODGES

Laure et Maëlys, deux jeunes femmes toutes deux passionnées d’hôtellerie, se sont lancées dans un projet ambitieux et innovateur, Pampa Lodges.

Laure, diplômée de l’ESSEC (IMHI), et Maëlys, diplômée de l’ESCP, se sont rencontrées chez Accor, et c’est lorsque l’une travaillait pour Louvre Hotels, et l’autre pour Big Mamma, qu’elles ont décidé de se lancer dans ce projet à deux.

Laure, de son côté, avait déjà développé l’idée de créer une marque de tiny houses écologiques. C’est alors avec l’aide de sa partenaire, Maëlys, que la dimension patrimoniale s’est rajoutée. En effet, elles ont toutes deux constaté que le Patrimoine était un gouffre financier et ont voulu apporter leur aide aux propriétaires. Elles ont donc décidé de donner à Pampa Lodges un aspect respectueux et dynamisant pour les territoires.

Après une analyse profonde du marché, les deux entrepreneuses ont découvert des concepts comme Parcel, qui s’est développé autour des fermes, mais n’ont pas trouvé de concept similaire au leur. Après 1 an de travail, c’est alors en 2023 que la première tiny house à chaleureusement accueilli ses premiers clients.

 

1)      Pouvez-vous nous présenter le concept de Pampa Lodges ?

 

Selon Maëlys, Pampa Lodges est un concept hôtelier, qui développe des tiny-houses au cœur du patrimoine, que ce soit château, manoir, ou même domaine viticole. Pampa lodge s’occupe de l’investissement, de l’installation, de la gestion hôtelière en ligne, et reverse un pourcentage du Chiffre d’Affaires au propriétaire, ce qui permet la conservation et la valorisation du patrimoine. Quant aux clients, eux ont le plaisir de dormir confortablement en pleine nature avec un nouveau regard sur le patrimoine, et tout en ayant un impact plus positif sur l’environnement qui les entoure. Pour le moment, PAMPA lodges possède une tiny house, à 40 minutes de Paris. Le projet d’expansion est clair, les deux jeunes femmes souhaitent implanter 10 autres tiny house en 2024.

 

2)      Comment vous démarquez-vous des potentiels compétiteurs comme Cocoo Cabane, Huttopia, etc ? 

 

Contrairement à ses compétiteurs, Pampa Lodges possède plusieurs parties prenantes : patrimoine, dynamisation des régions et respect des territoires. Toutes leurs tiny houses sont fabriquées en France, avec des matériaux bio-sourcés. De plus, PAMPA Lodges sait faire la différence, en comparaison à ses concurrents comme Huttopia : en se positionnant plus haut de gamme. Laure et Maëlys, venant toutes deux de l’hôtellerie, connaissent les détails qui vont faire du séjour de leur client une véritable expérience : peignoir, carnet d’accueil, guide de la région, cadeau de bienvenue…

 

3)      En quoi votre concept répond-il aux enjeux environnementaux actuels ? 

Tout d’abord, Pampa Lodges essaie de diminuer au maximum son impact sur l’environnement sur lequel les tiny houses s’implantent. Encore une fois, toutes les tiny houses sont fabriquées en France, et sont très bien isolées, dans l’objectif de consommer le moins d’énergie possible. De plus, les deux jeunes femmes ont opté pour des toilettes sèches, ce qui correspond encore une fois aux valeurs de la marque. L’emprise au sol des tiny houses est minimum car elles sont construites sur roue. Par conséquent, aucuns travaux ne sont nécessaires, l’implantation ne détruit rien, car celles-ci sont juste posées. Ce fonctionnement permet un respect maximal de la biodiversité. Toujours dans le respect de sa démarche durable, PAMPA Lodges permet de dynamiser les territoires, pour le moment principalement autour de Paris, mais également partout en France dans les années à venir.

 

4)      Selon vous, pourquoi y a-t-il un tel engouement pour l’hôtellerie de plein air ? 

 

Tout d’abord, la première raison évoquée par la co-fondatrice, Maëlys, est la quête d’impact positif de la part des clients. De nos jours, 76% des voyageurs souhaitent séjourner dans un hébergement responsable, ce qui représente un gros tournant dans l’industrie du tourisme. De plus, la présence de plus en plus d’offres sur le marché explique aussi la hausse de la demande pour l’hôtellerie de plein air. La nouveauté, l’innovation et la découverte proposées par ce type de concept est très attirant pour les clients cherchant à sortir de leur zone de confort. De plus, un nombre grandissant de personnes vivants en ville, sont à la recherche de reconnexion à la nature, et n’ont plus envie d’être dans des gros immeubles. Ils sont en quête d’expérience, tout en ayant envie d’avoir un impact positif. Du côté de Pampa Lodges, leur atout est que la marque a su mêler trois piliers différents mais qui se complètent : luxe, confort, et écologie. On peut alors parler de combo gagnant !

 

5)      À votre avis, pourquoi les clients recherchent-ils dorénavant une expérience plus authentique ? 

 

Les clients sont maintenant en quête de déconnexion. Ils souhaitent être dans le vrai, sans artifices, comme cite Maëlys. L’authenticité, tant recherchée par les voyageurs, s’établit à travers les échanges avec les propriétaires, qui apportent une certaine chaleur humaine lors de leurs séjours seuls au monde. La majorité des clients de PAMPA lodges sont des couples, généralement parisiens, possédant entre 25 et 37 ans, dans la vie active : ce qui explique leur fort désir d’escapade.

 

6)      Comment l’ESSEC IMHI vous a-t-il aidé dans ce projet entrepreneurial ? (cours, professeurs, incubateur…)

 

Dans un premier temps, les différents acteurs de l’ESSEC ont beaucoup aidé les deux entrepreneures dans le développement de leur projet, notamment grâce à l’incubateur, aux différents conseillers, experts, et réseau en général. De plus, le travail réalisé avec la Junior IMHI, plus précisément avec Luc Lombard, a permis de trouver de nouveaux clients potentiels pour la start-up.

Station F est également un véritable atout pour Maëlys et Laure, puisque cela constitue un environnement de travail très stimulant pour les entrepreneurs qui peuvent être accompagnés dans leurs projets. 

 

7)      Comment se déroule l’installation d’une nouvelle tiny house ?

 

La première étape de l’installation d’une nouvelle tiny house commence par une visite sur site, ce qui permet à l’équipe de Pampa Lodges de déterminer si celle-ci est potentiellement intéressée. Ensuite, cette visite permet également de mettre au point le nombre de tiny houses possiblement installables sur le site. En suite, l’équipe se charge de faire une demande à la mairie, pour la déclaration préalable. L’installation d’une nouvelle tiny house se fait également par l’accompagnement du propriétaire, de la création de la fiche produit, et de l’offre. Après toutes ces étapes, la tiny house est alors livrée en 3 mois, clé en main, literie, décoration et ameublement compris.

 

Pampa lodges se charge également de la gestion hôtelière en ligne, de la distribution, du revenue management, du marketing, de la presse, mais aussi de la maintenance, et des autorisations et raccords à l’eau. L’objectif étant de maximiser le taux d’occupation (avec séminaires, stages de yoga, etc), pour également booster la visibilité et le remplissage des châteaux. Le propriétaire ne se charge que de l’accueil du client et du ménage. Pour résumer, l’installation d’une nouvelle tiny house est un projet qui va vite, et facile à mettre en place pour les propriétaires de sites.

 

8)      Quels sont les plus gros challenges en tant qu’entrepreneur(e) ?

 

Selon Maëlys, l’un des plus gros défis lorsque l’on devient entrepreneur(e) est de construire sa crédibilité et sa notoriété. Trouver les clients potentiels, développer un réseau, sont des étapes majeures, qui prennent un certain temps et sont énergivores. C’est pourquoi il faut être très résilient, innovateur, travailleur, et malin. Il faut toujours garder en tête de ne jamais s’arrêter à ses limites, qu’il ne faut pas avoir peur de les repousser, ou même à transformer ses idées pour obtenir de meilleurs résultats. Chez Pampa Lodges, les rôles ont alors été séparés, Maëlys s’occupe du développement commercial, du marketing et de la communication, et du produit. Laure, de son côté, est en charge de la finance, des levées de fonds, du juridique et de l'opérationnel.